Les Grottes de Choranche

Le village de Choranche occupe une position stratégique dans les Gorges de la Bourne. Son exposition au Sud et le rayonnement thermique des hautes falaises calcaires favorisent un micro-climat. Et l'eau n'est pas en reste car la rivière Bourne qui draine le fond de vallée est alimentée par plusieurs rivières souterraines qui convergent à Choranche. Les traces d'agriculture en terrasses et de vignes attestent que l'Homme a su tirer profit de cette situation favorable depuis fort longtemps.

Le sondage archéologique effectué à Balme Rousse a permis de mettre en évidence une séquence de 120 000 ans d'occupation humaine, de la préhistoire jusqu'au moyen âge. Il nous renseigne sur les climats, la faune, la flore et l'occupation humaine. Les archéologues ont trouvées des silex taillés du Magdalénien (env 15000 ans), des traces de foyers et faune domestique du Néolithique ancien (-5000 ans), des objets indiquant une industrie sur silex et sur os (Néolithique final). Ces traces anciennes nous montrent que l'enfoncement des réseaux karstiques a libéré des porches de grotte de toute activité hydrologique et permi à l'homme d'installer son habitat. Ces porches étaient judicieusement positionnnés non loin d'axes de déplacement, à proximité de zones à gibier et de points d'eau.

La grotte de Gournier draine les eaux d'une partie de la forêt des Coulmes. C'est l'une des cavités des plus réputées du Vercors ! Bien qu'elle soit connue depuis longtemps, ce n'est qu'en 1899 que O. Decombaz explore le lac d'entrée. A partir de 1947 l'exploration s'accelère. En deux ans seront découverts successivement le passage de la Méduse qui donne ainsi accès à la galerie fossile, puis l'accès à la rivière souterraine. Une course à la découverte s'engage ensuite pour remonter la rivière et trouver une jonction avec la surface, toujours espérée aujourd'hui.

La Grotte de Choranche est découverte en 1871 par des habitants de Choranche qui connaissaient l'entrée depuis longtemps mais n'avaient pu jusque là se frayer un passage. La hauteur des eaux du lac et l'éboulis issu de l'effondrement du porche extérieur empêchaient toute progression. Ce resserement rocheux donnera son nom à la grotte de Coufin. Ils explorent alors uniquement la zone d'entrée. Il faut attendre 1897 pour que O. Descombaz progresse dans les limites de l'actuelle grotte touristique et visite également l'entrée par la grotte Chevaline. C'est à partir de 1943 que l'exploration se fera plus systématique pour atteindre en 1968 la jonction entre les deux réseaux de Coufin et Chevaline par J. J Garnier et le groupe spéléologique valentinois. La Grotte de Choranche est aujoud'hui activement étudiée d'un point de vue scientifique et permet de bénéficier d'un "témoin" géologique qui nous informe des évolutions naturelles passées et actuelles du Vercors.

La Cascade de Tuf de Gournier est un témoin vivant des quantités de calcaire "enlevés" à la montagne et qui circulent de manière invisible dans l'eau. L'eau de pluie circule dans les fissures s'étant chargée d'acide carbonique contenu dans les sols. Cette acidité a le pouvoir de dissoudre la roche calcaire. Au profit d'un changement d'environnement, la calcite peut se re-déposer donnant lieu aux concrétions dans les grottes, ou comme ici en Tuf qui est une symbiose avec les mousses.